Foelia, je t’arrête tout de suite. Ne me pose pas tes questions mais reste dans l’observation. Il y a des moments pour demander, d’autres pour recevoir. Je peux t’assurer que les questions que tu portes trouveront leurs réponses. Pour l’heure, suis-moi, si tu le souhaites toujours.
Je le souhaite toujours !
Nous quittons la salle des « plongeurs », même si j’avais plusieurs questions en suspens. Mais je fais confiance à cette présence qui m’englobe totalement, à ce regard dans lequel la force se mêle à la douceur en un équilibre parfait.
Il n’y a pas d’équilibre parfait, Foelia, si le parfait signifie le figé. À chaque instant, l’équilibre demande notre attention. Le déploiement de l’amour dans le cosmos est un art de funambule.
Alors, je pense que tu possèdes cet art merveilleusement !
Elle sourit.
Je ne le possède pas, Foelia. C’est le grand funambule lui-même qui emprunte ce que je suis pour accomplir son art. Il en va de même pour chacun de nous, du moins pour tous ceux qui le souhaitent, puisque la lumière ne s’impose jamais, mais propose toujours. J’ai choisi mon camp, voilà tout.
Tu parles de camp. Je pensais que tu étais hors de la dualité.
Je suis en elle autant qu’en dehors. Comment pourrais-je oeuvrer dans un monde duel si cet aspect ne vivait pas en moi ? Alors oui, je suis aussi dans la dualité, à ceci près que je ne m’y suis pas égarée, ou plutôt que je m’y suis retrouvée, tout comme chacun de vous peut le faire.
N’as-tu jamais perçu qu’il n’y avait que dans la dualité qu’une pensée telle que « sortir de la dualité » pouvait prendre racine ? Partout ailleurs, cette phrase ne décrit qu’une grossière illusion d’optique. Il n’y a pas de sortie à la dualité. Il n’y a qu’une prise de conscience qu’elle est une expression de l’unité. Faire l’unité en soi revient à accepter totalement notre part duelle, notre part d’ombre autant que notre part de lumière. Ne s’identifier qu’à l’une des deux est le mirage qui, justement, crée notre maintient dans la dualité, dans une vision bornée, qui s’acharne à conserver les yeux clos sur la moitié du cosmos.
L’ombre est notre alliée, la force qui maintient l’équilibre de la création. Je n’ai pas d’ennemi, vois-tu. Seulement des appuis qui me rappellent la lumière que je n’ai pas encore exprimée. Et je l’exprime alors !
Il y a longtemps que nous avons compris, au sein de notre fraternité, qu’aucune guerre ne peut mettre fin à la guerre, car une énergie exprimée s’auto-entretient. Au contraire, notre action est la paix. Nous passons le plus clair de notre temps à faire la paix avec nos adversaires. C’est la seule voie qui fait sens lorsqu’on comprend l’unité de toute chose. Je suis autant mon adversaire que moi-même et je souhaite donc son bien.
N’avez-vous jamais d’action « musclée », qui vont à l’encontre des plans « adverses » ?
Si, bien entendu ! Ce serait d’ailleurs bien mal me connaitre que de penser le contraire. Je SUIS une action musclée. Cela n’empêche nullement la douceur, dans tous les interstices qui permettent sa présence, même au sein d’une action au niveau de la force brute. Tout est dans l’intention. Mon intention ne sera jamais de nuire, mais de protéger la vie.
N’est-ce pas l’intention de tout le monde ?
Non. L’obscur ne protège pas la vie. Il la détourne à son avantage. Et ce mouvement conduit inexorablement à l’extinction de la joie, qui féconde les mondes. Je me pose en gardienne de la vie, sur tous les plans, dans toutes les dimensions que mon coeur me permet d’arpenter. Et c’est ainsi que la lumière jaillit par moi du fin fond du cosmos, dans la force que je déploie ou qui se déploie par moi dans ce bras de fer sacré avec l’ombre.
Tu te demandes pourquoi je te partage tout ceci, n’est-ce pas ?
Oui. Je sens une intention, mais n’ai pas encore réussi à la traduire.
Mon intention est de vous montrer que le combat existe là où on veut voir le combat. Nommer ce jeu de forces « combat » est déjà une interprétation qui oriente vos énergies vers la dualité, la guerre contre l’autre. Cet autre est vous. Vous qui vous donnez la main, de derrière le rideau de la scène, pour vous inviter à exprimer vos forces les plus belles, les plus puissantes.
Alors, allez-y, maintenant, dans cette paix que suggère Ishtar et à travers lui tout le cosmos qui nous porte ! Choisissez-la à tout instant. Faire l’union, c’est cela notre travail commun. Quitter le champ de bataille, cela signifie ne plus faire d’aucun être votre ennemi. C’est votre regard qui doit changer, pas ce que vous nommez « la réalité ».
Appelez votre adversaire « frère » ou « soeur » pour trouver cet équilibre du funambule, cette interface entre les forces, d’où peut émerger une paix puissante, intense, belle, lumineuse. Votre frère de l’ombre n’est là que pour vous montrer ce que vous ne voulez plus et pour vous donner la force de bâtir votre aventure collective avec votre propre puissance de volonté redécouverte.
Voilà ! C’est depuis cet état de paix que j’attends vos questions. Cette marche est à franchir avant tout autre chose, parce que le nouveau ne peut se créer qu’à partir d’ici, du seuil sur lequel je viens de vous emmener. Tout le reste serait répétition de la guerre, d’accusations en jugements sur l’autre, qui n’est autre que soi-même. À partir d’ici, seulement, tout ce qui est nouveau peut arriver.
Je t’écoute.
J’avoue que les questions que je portais me paraissent bien ternes maintenant.
Les questions qui ne passent pas ce seuil, cette volonté de pacification, ne perpétuent que votre endormissement dans la dualité. Créons plutôt une autre suite possible.
Bon, je me lance : tu as parlé, lors de notre dernière rencontre, d’une action possiblement imminente, qui réclamerait que les « plongeurs » regagnent leurs corps d’origine. Sans langue de bois, cela signifierait qu’ils meurent sur le plan terrien, qu’ils quittent leur corps terrien. Est-ce exact ?
Ce n’est pas un scoop. Vous êtes tous appelés à quitter vos corps terriens au moment que vous nommez la mort. Mais cette mort n’est-elle pas présente à chaque instant à vos côtés, comme faisant partie de la vie ? Il y a seulement à comprendre que les graines d’étoiles qui, parmi vous, ont choisi de venir aider en ces instants cruciaux à, justement, « faire la grande paix » doivent cesser de craindre la mort de leur corps terrien. L’action lumineuse que vous vous êtes proposés de mener à bien ne s’arrêtera pas par la perte du corps. Elle continuera sur tous les plans sur lesquels vous vous trouverez.
Je voulais seulement que vous ayez pu entendre qu’il existe de nombreux êtres qui, actuellement, ont un autre corps qui les attend tout près d’ici, et qui auront donc deux vies très rapprochées.
Pourquoi savoir ça ?
Pour élargir votre horizon, tout simplement. Pour que vous compreniez que la vie continue, sur tous les plans, et que votre action lumineuse, elle aussi, n’a pas de fin. Je voudrais aussi que vous puissiez progressivement accorder plus d’importance à votre intégrité de coeur qu’à la courte vie de vos corps. Le passage que nous traversons ensemble aura cette vertu de vous confronter à la question des valeurs les plus importantes pour vous, les plus vitales. Et les évènements vous demanderont de vous positionner de plus en plus clairement entre ce que nous appelons votre souveraineté et la survie de vos corps, qui n’est autre que la peur de le quitter. Se soumettre par peur, ou avancer avec courage. Là se creuse le gouffre entre deux espèces d’êtres humains. Laquelle allez-vous cultiver en vous ? C’est ma question pour vous.
Et pour répondre à la tienne, il ne s’agit pas plus des « plongeurs » que de chacun dans sa propre réalité. Qu’un autre corps vous attende ou non, la vie continuera et vous pourrez y exprimer tous vos talents, toutes les forces que vous portez.
Tu cherches à amoindrir notre peur de mourir, c’est bien ça ? Et à nous encourager à rester intègres avec la voix de nos coeurs…
Oui, c’est bien l’invitation que je vous lance.
Parce que tu vois venir un évènement inéluctable ?
Parce que c’est ainsi que je peux vous décrire le seul évènement de taille que je perçois : l’avènement de la paix.
Je pensais que tu parlais d’un évènement concret, tel qu’une grande catastrophe qui balayerait beaucoup de vies d’un coup.
Vous êtes dans un tel évènement, je peux te le dire. Beaucoup de vies sont et seront labourées.
Ce n’est pas encore la réponse que j’attendais.
Voilà ce qui t’empêche d’entendre ma réponse. Tu me poses une question et me proposes de choisir entre deux possibilités que tu as toi-même préparées. Laisse-toi surprendre ! Laisse-toi emmener au-delà de ton cadre de référence. Sans quoi, il ne s’agit pas d’un dialogue, mais d’une simple rétroprojection de ton monde sur moi.
Pardon. J’écoute ta réponse.
Ne t’excuse pas. Tu viens de nous aider à mettre en relief le manque d’écoute qui vous barre la route vers la paix. Pour faire la paix avec l’autre, il convient de l’écouter profondément, en se posant la question : « D’où me répond-il ? » Il est important de le rejoindre dans le monde qu’il habite, et non de se faire une idée sans s’être déplacé. Celui qui parvient à faire ça vient de faire un pas dans la quatrième dimension. Celui qui crée la paix en ayant réuni son monde et celui de l’autre est en train d’agir dans la cinquième dimension. Beaucoup nous posent cette question de dimensions. En voici un exemple. C’est le nombre de directions dans lesquelles vous pouvez vous déplacer en conscience.
À ne pas confondre avec les plans ou densités !
Oui, mais ne vous inquiétez pas avec ces considérations extérieures. Lorsqu’elles représenteront pour vous une expérience, vous n’aurez plus de doute.
Remarques-tu que nous avons eu un véritable dialogue aujourd’hui ? Et remarques-tu aussi ce qui a été l’élément autour duquel est venue s’agréger notre rencontre ? J’ai partagé avec toi une simple information : que les graines d’étoiles qui sont actuellement en plongée dans votre densité possèdent, pour certaines d’entre elles, un autre corps qui les attend non loin d’ici. Tu vois, les informations ne sont que prétexte au partage. La prochaine fois, je te ferai visiter un autre aspect de mon action et partagerai ainsi avec vous, à travers toi, d’autres facettes de cette amitié éternelle qui nous relie.
Merci !
On pourrait même parler de complémentarité plutôt que de dualité . la dualité n’est que complémentarité mal comprise de toute façon .