Bonjour Lona, tu avais dit que tu reviendrais nous parler de nutrition consciente.
Et même de nutrition avec intention !
En effet, pourquoi continuer à manger sans intention ? En réalité, votre première nourriture EST votre intention. « Qu’est-ce que je veux faire ? » ou « Pourquoi je mange ? » devraient être les questions incontournables lorsque vous vous attablez, ou déjà lorsque vous préparez votre repas, pour vous ou pour d’autres.
Nous ne pouvons pas nous poser la question « Qu’est-ce que je veux faire ? » à la place de l’autre. Je veux dire dans le cas où nous cuisinons pour d’autres.
Bien sûr ! Aussi, il vous paraitra un jour étonnant de préparer à manger pour des gens que vous n’avez pas, au minimum, rencontrés. Si vous connaissez ceux pour qui vous cuisinez, alors vous pourrez préparer votre repas avec une intention particulière, n’est-ce pas ? Je vous le dis, les « grands chefs » du futur, dans leurs restaurants trois étoiles, ne viendront plus en fin de repas pour vous demander si tout s’est bien passé ! Ils viendront au début et vous demanderont de quoi vous avez besoin comme énergie, afin de soutenir vos actions. Ils vous demanderont pourquoi vous venez manger chez eux. Ils repartiront alors en cuisine avec une intention précise, en plus de celle de vous faire plaisir. Leurs attentions seront alors dirigées par une intention consciente, et vous recevrez cette énergie particulière. Les gens apprendront à reconnaitre la « patte » des grands chefs dans une subtilité bien plus raffinée. Voilà la direction de la grande cuisine.
Waw ! Si tous les grands chefs pouvaient entendre ça !
Ils l’entendront, parce que de plus en plus de gens auront cette exigence.
Mais il n’est pas nécessaire de parler ainsi de manière lointaine. Dès que vous cuisinez, vous pouvez être avec cette question sur l’intention. C’est un véritable rituel, qui vous rendra d’autant plus conscients de la direction que vous donnez à vos activités. C’est un tout, c’est un art de vivre.
Si cuisiner est un art de vivre, manger l’est aussi. Cela devrait commencer avec vos esprits curieux, vos esprits de chercheurs : « Que m’indique mon corps lorsque je mange cuit ou cru, lorsque je mange mort ou vivant, lorsque je mange de l’animal, du végétal, du minéral ? »
Du minéral ?
Bien sûr ! Le minéral est votre première nourriture. Comme les minéraux sont en solution dans l’eau, la question de l’eau que vous buvez est primordiale. D’où vient-elle ? De quelle intention pouvez-vous la charger ? Est-elle déjà chargée d’une certaine énergie ? Est-elle lourde, légère ? L’eau devrait retenir votre première attention.
Pour ce qui est de la nourriture plus solide, faites vos expériences ! Ce sera toujours bien plus porteur que de lire ou d’écouter ce qu’untel ou unetelle a dit ou fait. Inspirez-vous des autres, bien sûr, et surtout s’ils sont passionnés, mais faites vos expériences par vous-mêmes. C’est un vrai chemin !
Si vous voulez, je peux déjà vous donner un conseil d’expérimentation. La dernière fois, nous avons évoqué la nourriture que je qualifiais d’anesthésiante. Vous pourriez commencer par chercher à découvrir quelle est la souffrance que vous tentez de compenser en mangeant. Faites ceci sans aucun jugement, juste de l’observation neutre. Voyez ce que vous compensez, puis dégustez. Le fait de déguster, c’est-à-dire de profiter consciemment de ce que vous procure votre nourriture, qu’elle soit ou non « saine » dans votre jugement, la rendra en tout cas toujours plus saine, parce que vous irez en retirer des nutriments plus subtils, dans les sphères de la conscience. C’est simple : plus vous mangez consciemment, plus vous allez capter des nutriments subtils. Les arômes sont des émanations des mondes subtils. Plus vous les conscientisez, plus vous apprenez à les nommer, et plus vous développez de la complicité avec votre aliment. Cette complicité est une nourriture subtile en elle-même, qui échappe à tous ceux qui engloutissent sans conscience, ou sans gratitude.
Tu parles maintenant de gratitude. Peux-tu en dire plus ?
Je mets en lien la gratitude avec la complicité que vous entretenez avec votre aliment. Lorsque l’aliment devient votre ami, parce que vous reconnaissez en lui un intermédiaire entre vous et le soleil, lorsque vous conscientisez ce lien avec lui, vous ne pouvez que vous trouver dans la gratitude. C’est tout simple.
Tout a l’air simple avec toi !
Cela peut le devenir avec chacun. Il suffit d’un peu de joie et la nourriture en est pleine !
Elle peut aussi être pleine de souffrance. Je pense par exemple à ce que subissent les animaux que nous consommons via les grandes chaines agroalimentaires, mais aussi aux céréales cultivées mécaniquement, sans amour.
Tu mets le doigt sur un paramètre important. Je parlais du moment de manger, qui vient après le moment où l’aliment est cuisiné, mais nous n’avons pas encore évoqué toute la chaine d’amour qui vous relie au soleil. Chaque étape a-t-elle été nourrie de conscience, d’attention, d’intention ? Tout cela est nourriture.
Quelle que soit votre nourriture, êtes-vous en accord parfait avec toute la chaine d’évènements qui s’est déroulée depuis la lumière du soleil jusqu’à votre assiette ? Si vous ne conscientisez pas tout ce processus, par peur de découvrir des choses que vous ne voulez pas voir et de culpabiliser, eh bien c’est que vous pouvez encore évoluer sur la question. Je m’adresse ici à ceux qui souhaitent manger en toute conscience, bien sûr. Après, chacun a le droit de se comporter comme il le souhaite. Cela ne mène pas au même endroit, c’est tout.
Que veux-tu dire ?
Qu’une vie qui cherche la conscience en toute sincérité ne vibre pas au même niveau qu’une vie qui se détourne de la conscience. On devient ce qu’on mange, n’est-ce pas ? C’est parfaitement vrai en ce qui concerne la conscience. Manger en choisissant l’inconscience vous rend de plus en plus inconscients, et manger en choisissant la conscience vous rend de plus en plus conscients. C’est tout bête ce que je dis, non ?
Oui. Et tu voulais parler de nourriture crue ?
Nous pouvons l’évoquer. Notez que lorsque vous cuisez votre nourriture, d’abord vous la tuez, et vous l’imprégnez de feu, n’est-ce pas ?
Oui. C’est vrai qu’une nourriture cuite ne peut plus être vivante.
C’est un constat ! Mais j’attirerai surtout votre attention sur le fait que lorsque vous chargez vous-même votre nourriture de feu, en la cuisant, votre corps ne doit plus faire l’effort de capter le feu par lui-même. Vous pensez que je parle d’un niveau subtil, mais c’est très concret. L’aliment qui n’a pas cuit oblige votre conscience corporelle à hausser son niveau vibratoire pour casser le liant igné qu’il contient.
Cela est donc plus difficile à digérer ?
Non, ce n’est qu’une question d’habitude. Il faut surtout comprendre que votre corps doit aller chercher une intensité lumineuse plus grande afin de produire le feu nécessaire à la digestion. C’est mal exprimé, mais c’est la piste de compréhension. Ce faisant, vous invitez en vous des énergies plus légères. La principale conséquence d’un régime cru, c’est une spiritualisation plus importante de votre état de conscience moyen. Mais ne me croyez pas. Faites le test. D’autres part, lorsque votre aliment est encore vivant, les émotions – surtout animales – liées à la souffrance physique, à la peur et à la mort, ne sont pas présentes. Elles ne viennent dès lors pas obséder et alourdir vos pensées et vos énergies. La plupart du temps, vous ne le remarquez pas, mais expérimentez. Vous ne pourrez que le constater par vous-mêmes.
Cela signifie que tout le monde devrait manger cru ? Et que tout le monde devrait être végétarien ?
Loin de moi l’idée de dire ce que chacun devrait faire. Je ne fais qu’attirer votre attention sur certaines réalités expérimentables. Chacun est libre et c’est ce qui est beau. Souvent, votre nourriture habituelle parle de votre état de conscience moyen. Si vous prenez telle nourriture, c’est parce que votre corps la réclame. Si vous voulez parcourir un chemin plus conscient, la question de l’intention sera votre guide. En aucun cas je ne vous conseillerai de suivre un régime particulier, et j’ai déjà exprimé pourquoi. Se forcer est toujours un acte d’inconscience. Chacun son rythme, chacun ses choix. Chacun cherche le plaisir à sa manière. Il y a un plaisir de compensation et d’anesthésie, et il y a toute la gamme de la joie de la découverte. Voilà ce que je peux vous en dire ! De mon côté, c’est cette joie qui me passionne. C’est ce contact de plus en plus conscient, de plus en plus complice avec ce que je cuisine et ce que je mange qui m’enthousiasme. Ce chemin ne peut aboutir que sur une forme de respect et même de gratitude envers toute cette chaine de densification de la lumière du soleil, à travers une multitude d’éléments et d’êtres vivants. La nutrition consciente ne peut nous mener que vers cette sensation d’unité avec tout ce qui est. Si c’est un chemin qui vous parle, n’hésitez pas ! C’est tellement magique !
Merci Lona de nous partager toute cette… conscience.
Ça ne peut être qu’une joie de partager ce qu’on aime ! Merci pour votre attention, et peut-être pour votre nouvelle intention !
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