Elior, c’est à toi que je m’adresse aujourd’hui parce que j’ai des questions sur Adikan. D’après toi, il faudrait commencer à créer Adikan sur Terre ?
Hahaha. D’après moi ? Certainement pas. Je ne suis là que pour aider et éclairer, si tu le souhaites, mais surtout, si vous le souhaitez.
Avant que tu me poses ta question, je voudrais te faire voir quelque chose d »éminemment important. Imagine qu’Adikan se mette à exister dans ta dimension. Je veux dire : imagine que quelques motivés portent le projet d’une telle cité et trouvent la force de se rassembler pour la mettre en oeuvre. Quelles seront les plus grands défis à relever, d’après toi ?
Hmm… A mon sens, les défis humains. Je veux dire que je nous sens encore à l’âge du silex en ce qui concerne notre capacité à collaborer, à décider ensemble, dans la bienveillance et le respect. Les êtres humains se connaissent encore si peu eux-mêmes qu’ils interagissent presque exclusivement à travers les souffrances qu’ils portent, en projetant leurs histoires non résolues sur les groupes dont ils font partie. Je le constate tous les jours. Je trouve que nos tentatives de faire équipe entre humains sont très fragiles. Du coup, porter un grand projet comme celui-là me parait un everest.
Et ça l’est ! Tu t’engages bien vers ce que je voulais te faire voir. Ce qui compte, avant tout, pour réaliser un tel projet, c’est une capacité à communiquer dans la bienveillance. Pour cela, il faut avoir conscientisé les causes de guerre en soi, afin de ne pas les faire porter par le groupe dont on fait partie. Apprendre la paix, c’est le défi de l’humain actuel, là où se trouve sa conscience moyenne. C’est ce cap franchi qui rend possible une cohabitation fraternelle, où chaque individu a décidé, en lui-même et pour lui-même, de prendre soin de sa collectivité.
Si par magie nous pouvions faire une cité idéale sur Terre en un instant, il ne faudrait pas plus d’une seconde pour que l’égoïsme et ses maladies chroniques y fassent leur nid… et tout redeviendrait comme avant en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Rien ne changerait.
Non ! C’est une fausse piste, qui oublie le moteur essentiel de l’évolution de tous vos projets : c’est votre état de conscience. Si de nombreuses cités telles qu’Adikan doivent voir le jour sur Terre, ce sera avant tout grâce à un état de conscience de paix que vous porterez au sommet de vos valeurs. Je ne dis pas qu’il faut avoir atteint cet état avant d’entreprendre quoi que ce soit, parce que c’est justement votre entreprise qui vous fera fouler le chemin qui y mène, mais qu’il faut vraiment comprendre aujourd’hui que c’est bien là le coeur battant du projet.
Je peux te le dire, il y a de nombreuses cités de ce genre en préparation dans les plans subtils de votre planète, même si vos yeux ne peuvent encore les voir. Beaucoup y travaillent. Je suis à tes côtés pour t’aider à te rappeler ce que nous avons mis en place à Adikan, mais la première chose à ancrer dans votre compréhension, c’est que cela nécessite la volonté tendue de fonctionner dans un état de conscience de fraternité, de paix et de liberté, qui se cultive individuellement. Aucun système politique, social ou économique idéal ne vous mènera à destination. C’est une ascension que chacun doit accomplir en lui-même.
Penses-tu vraiment que nous en sommes tous capables sur cette planète ? Regarde : même si nous avons tous des corps qui se ressemblent, on ne peut que constater qu’ils sont habités par toutes les maturités possibles, allant du nouveau-né au vieux sage.
Tu as tout-à-fait raison sur ce constat. C’est pourquoi il vous faut être créatifs pour inclure dans votre vision l’inclusion intergénérationnelle des âmes qui ont choisi de faire l’expérience terrestre. C’est un autre aspect important à conscientiser si vous vous engagez vers la création de nouvelles manières de vivre. L’erreur serait de vouloir exclure l’ego de vos nouvelles sociétés. Certains de vos pairs n’expérimentent même pas encore vraiment la réalité de cet état de conscience. Si vous voulez les prendre sous vos ailes, la seule nécessité est de prendre soin de cet état de conscience que vous appelez l’ego. Autorisez-vous, chacun, à expérimenter cet état jusqu’à en avoir fait le tour. Il n’est pas à bannir et encore moins à juger. Il convient juste de dresser des garde-fous pour éviter les cancers que vous connaissez.
En réalité, le mensonge, le pouvoir, la domination sont autant de maladies de jeunesse de votre espèce. Elles étaient et restent incontournables dans cet état où une conscience commence à peine à pouvoir dire « moi ».
Adikan n’est possible que grâce à ceux qui portent en eux la faculté de hisser leur conscience dans la dimension supérieure à celle de l’ego, que nous nommons la cinquième dimension de conscience. C’est celle de la fraternité, tout simplement.
On devrait dire frasorité, pour que les femmes s’y sentent aussi à leur place.
Tu as raison, d’autant que c’est le féminin qui porte en lui les qualités nécessaires à cette nouvelle conscience : la douceur, le soin à l’autre, la chaleur.
Dans vos nouveaux modes de vie, vous allez devoir laisser sa place à l’ego, sans quoi vos sociétés, qui se voudront neuves, tourneront toujours dans les énergies anciennes, c’est-à-dire les énergies qui excluent une partie de la vie. L’ego fait partie de la vie et de la voie de l’humain.
Mais il est quand même important que les déséquilibres cessent, ne crois-tu pas ? Trouves-tu normal que des êtres humains puissent posséder des milliers, voire des millions de fois plus de biens et de pouvoirs que d’autres ?
C’est à moi de te poser la question. Cela existe dans vos sociétés. C’est vous qui en avez fait une norme, ou du moins c’est vous qui avez accepté que cela devienne une norme. Il est évident qu’à Adikan, il n’existe pas de milliardaires. Mais l’erreur serait tout aussi grande si vous décidiez d’imposer à tous un même salaire. Cela empêcherait l’ego de se développer correctement et empêcherait dès lors toute âme de parvenir à faire fleurir sa conscience au-delà de cet état. Imposer ne sera plus jamais votre chemin. On ne peut imposer à quiconque de ne pas être égoïste. On ne peut que laisser fleurir en chacun l’envie d’expérimenter le bonheur de se sentir utile aux autres. Vous allez vers une société de proposition, et vous quitterez à jamais l’imposition.
Il n’y aura donc plus de règles ?
Peut-être pourrez-vous inventer un nouveau mot, parce que votre notion de règle doit évoluer. Oui, il y aura encore des règles du jeu, mais la grande différence viendra du fait que ce sera bien vous, pleinement conscients et responsables, qui allez décider du jeu auquel vous jouez.
Jusqu’à présent, ce monde était fait de telle manière que vous étiez contraints d’accepter les règles qui vous étaient imposées. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Vous allez commencer à comprendre que la seule issue pour votre évolution est de créer le jeu ensemble. Ainsi, il existera bien des règles, mais librement consenties. C’est en tout cas l’idéal que vous devez viser. Et il est accessible, je vous l’assure !
Tu sais qu’à Adikan, l’écart maximal de richesse d’un individu à l’autre est d’environ un pour six. Eh bien, tous les habitants d’Adikan ont choisi cette règle du jeu en décidant de partager l’aventure de cette ville. S’ils ne la souhaitaient plus, rien ne les retiendrait à Adikan. Ils peuvent aller créer une autre aventure avec ceux qui veulent vivre comme eux. Vous allez comprendre qu’il sera essentiel de laisser la place à chacun d’expérimenter de nouvelles règles et d’inventer de nouveaux jeux. La maturité de votre société se mesurera, entre autre, à sa capacité à permettre à ses citoyens d’expérimenter des aspects qui sortent du cadre établi. La paix se maintiendra durablement grâce au fait qu’aucune énergie créative ne sera bridée.
C’est l’anarchie que tu prônes !
Tout dépend de ce que tu places derrière ce mot.
Il y a en tout cas le fait que la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres.
Cette assertion est fausse dans son essence. En réalité, la liberté des uns émancipe celle des autres. Aucune liberté ne cadenasse ou ne restreint la vie de ce que vous appelez « les autres ». L’essence de la liberté est l’absence de limites imposées. Cela ne signifie pas l’absence de limites librement consenties. Tu le sais, toi qui composes : se mettre des limites stimule la créativité. Ne pas brider l’énergie créative des individus ne signifie pas jouer sans règle aucune, ou sans règles communes. Cela signifie seulement la nécessité d’un dialogue créatif, qui cherchera à baliser un cadre dans lequel l’expérimentation voulue pourra être testée.
Vous confondez souvent la notion de liberté avec celle d’un comportement immature débridé. La notion de liberté vraie appelle celle de responsabilité. C’est une longue route que vous vous apprêtez à emprunter. Nous serons là pour vous aider à la conscientiser.
Pour créer une cité telle qu’Adikan, il faut qu’un certain nombre de ses habitants aient accès à ce sens de responsabilité dont je parle. Mais il n’est pas essentiel que ce soit le cas de tous. Note bien ça. Vous pouvez créer une structure dans laquelle les dérapages de l’ego sont maitrisés. Si les individus n’ont pas tous la maturité de cette maitrise, la structure sociale peut les y aider.
Que veux-tu dire ?
Exemple simple : impossibilité de gagner plus de six fois plus que celui qui gagne le moins. Cela illustre notre propos. Certains n’auraient peut-être pas la capacité de résister à cette maladie de boulimie de l’ego, mais la société l’y aiderait. Par contre, il ne serait pas question de lui imposer ça. Vous pouvez inventer un moyen qui rend simplement ces choses impossibles. C’est ça que j’appelle « baliser ». Et vous vous regrouperez avec des êtres qui souhaitent jouer avec les mêmes règles que vous, sans besoin de juger ceux qui expérimentent autre chose.
Votre humanité est trop jeune et n’a pas pour vocation de passer d’un coup et entièrement dans la cinquième dimension. C’est la raison pour laquelle vous devez vous évertuer à créer une zone « tampon » dans laquelle l’ego peut continuer à se développer, sans pour autant nuire à la collectivité. Un jour, l’espèce humaine terrestre aura la maturité globale nécessaire pour vivre sans argent et sans lois, lorsque chaque être qui la constitue sera devenu un être conscient de ses actes et de leurs conséquences, mais aussi un être amoureux de la vie et du service qu’il peut lui rendre.
Ce n’est pas cette heure-là qui s’affiche actuellement sur le grand cadran de votre univers. Aussi, je le redis : ce n’est pas l’heure de quitter l’ego. Seulement celle d’en prendre soin pour ne plus qu’il puisse être le support des maladies qu’on lui connait si bien.
Merci pour ces précisions, Elior. Du coup, mes questions resteront pour plus tard, mais j’admets qu’il était essentiel que tu donnes ces balises avant toute autre chose.
Tu sais bien que je ne peux jamais répondre à tes questions comme tu t’y attends. Sinon, à quoi je servirais ? A bientôt. A quand tu veux. Profites-en !
Merci !
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